Mélanie victime de harcèlement moral

En 2017 Mélanie a 38 ans, est mariée et a 2 enfants. Elle est Chef d’équipe marketing pour une marque alimentaire. Bref, tout d’une vie paisible et équilibrée.Mais malgré cette description sereine de la vie de Mélanie, les choses sont plus compliquées. En effet, son chef a la même année quitté son poste pour raisons personnelles. Elle postule alors pour prendre sa place : celle de chef de service. L’entreprise ne l’a pas prise elle mais une autre femme venant de l’extérieur. Cette femme devient donc sa nouvelle chef de service. Cette dernière se montre au début très aimable et cordiale. Aucun problème à l’horizon pour Mélanie qui continue son petit train-train quotidien et se plait toujours à son boulot. C’est avec le temps et progressivement que les ennuis ont commencé. « Ça a commencé par des petites remarques. Par exemple sur 10 tâches que je rendais, il suffisait qu’il y ait un petit défaut sur l’une, elle n’insistait que sur ce petit détail qui n’allait pas. Au début c’était « c’est très bien, Mais la prochaine fois... » Puis c’est devenu des tons de plus en plus péjoratifs. Je sentais clairement le reproche.» Cette chef de service commençait à mettre en place son petit jeu de harcèlement moral. On peut noter une progression dans ses agissements puisque par la suite elle a comploté avec d’autres personnes du service de manière à isoler sa victime. Et c’est chose réussite pour la harceleuse quand on sait que Mélanie s’est retrouvée seule au bout de 6 mois. Plus personne ne lui parlait, ou alors si, pour échanger quelques banalités. Mais elle n’était plus du tout tenue au courant des choses importantes, petit à petit le groupe l’a clairement délaissé. S’ajoute à ça l’intensification des reproches « tu devrais faire plus », « tu n’aurais pas du faire ça », des phrases qu’elle entendait à longueur de journées. « Parfois, on me donnait du travail difficile à faire, je devais le rendre en 4 heures alors qu’il en aurait fallu 12 pour le faire correctement. J’ai l’impression que me surcharger de tâches et savoir que je ne pouvais pas les réaliser était amusant pour cette femme. »
Comme on peut se l’imaginer, Mélanie est entrée en dépression. « C’était très insidieux, comme le thé qui s’infuse, vous ne vous rendez pas compte du piège au début, puis il se referme sur vous et vous avez l’impression qu’il est trop tard pour vous en échapper. »
Mélanie était quelqu’un de très équilibrée et pourtant. Il suffit de tomber sur un prédateur qui fait de vous sa proie. « J’étais très étonnée de me voir partir en dépression, ça ne m’était jamais arrivée et je suis quelqu’un de relativement fort. On ne se rend pas forcément compte mais ce genre de traumatisme est très difficile à enlever ». En 2018, un ami lui parle d’une coach qui s’est occupé de lui durant sa réorientation professionnelle. De prime abord, dans la tête de Mélanie : rien à voir, pourquoi se tourner vers elle ? Son ami lui explique alors, que cette coach est psychologue et qu’elle a fait bien plus que lui faire le simple bilan de ses compétences, elle l’a réellement accompagné en établissant toute une partie psychologique qui a pu l’aider au-delà du monde professionnel. « Qui ne tente rien n’a rien » Mélanie prend contact avec cette coach qui travaille pour TIMETO, et se lance alors dans un accompagnement psychologique spécifique au harcèlement moral. « J’ai pu vider mon sac, tout dire de ce que je ressentais, pourtant je ne suis pas quelqu’un qui me livre facilement, mais j’ai bien vu que la coach était là pour m’accompagner et me soutenir, j’ai donc pu progresser pas à pas dans cette lutte et sortir au mieux de cet enfer que j’ai connu ».
Après cet accompagnement, Mélanie a décidé de postuler dans une autre entreprise et a été embauchée.